Quels sont les différents modes de financement ?

Publié le : 28 septembre 202312 mins de lecture

Dans le monde de l’entrepreneuriat, l’une des étapes cruciales pour tout créateur d’entreprise est de déterminer comment financer son projet. Trouver des sources de financement adéquates est indispensable pour démarrer puis développer une activité dans les meilleures conditions possibles. Globalement, il existe deux principales catégories de financement : les fonds propres et les financements externes, dont l’origine provient notamment d’organismes financiers. Cette relation étroite entre la création/développement d’entreprises et le financement est essentielle pour comprendre le fonctionnement du monde entrepreneurial.

Les fonds propres et les quasi-fonds propres

Les fonds propres et les quasi-fonds propres constituent une première catégorie de financement. Ils englobent généralement les apports en capital social et en comptes courants, réalisés soit par les associés soit par les actionnaires de l’entreprise. Cela inclut également les subventions d’investissement et les fonds de capital-investissement.

Capital social

Le capital social est un élément obligatoire pour toutes les sociétés, qui représente l’apport initial et définitif des associés à la création de l’entreprise. Il est constitué d’apports en numéraire et/ou d’apports en nature, qui peuvent être des sommes d’argent ou des biens meubles et immeubles déposés par les associés fondateurs. Le montant du capital social d’une société doit obligatoirement figurer dans les statuts, et il est divisé en titres (actions ou parts sociales suivant la forme juridique de la société) répartis entre les associés et les actionnaires. Les fonds investis ne sont pas remboursés aux associés et restent durablement dans l’entreprise, ne pouvant être récupérés qu’en cas de liquidation de celle-ci. Le capital social initial d’une société n’est pas intangible, il peut ensuite être modifié par voie d’augmentation ou de réduction de capital

Comptes courants d’associés

Les comptes courants d’associés sont des avances de fonds réalisées par les associés d’une société pour pallier une insuffisance de trésorerie. Contrairement au capital social, ces fonds sont à retirer à plus ou moins long terme, d’où la qualification de quasi-fonds propres. Les sommes laissées à disposition peuvent donner lieu au versement d’intérêts aux associés, qui sont déductibles des bénéfices de l’entreprise à condition de respecter certains critères. Les avances sont enregistrées comme dettes au passif du bilan. Les modalités du compte courant, telles que la rémunération, la durée et les conditions de remboursement, sont précisées dans les statuts ou dans une convention. Pour pouvoir effectuer valablement des apports en compte courant d’associé, des conditions doivent être respectées par le titulaire, telles que le fait d’être associé ou actionnaire, ou être gérant. Les comptes courants d’associés sont une solution souple et très appréciée pour combler un besoin de financement

Fonds de capital-investissement

Les fonds de capital-investissement sont des capitaux propres qui viennent renforcer le capital social de l’entreprise. Ils sont apportés par des investisseurs professionnels, tels que des fonds d’investissement, des banques ou des compagnies d’assurance. En fonction de la phase de développement de l’entreprise, le capital-investissement peut prendre différentes formes, telles que le capital-risque pour les projets risqués, le capital-développement pour accompagner la croissance, ou le capital-transmission pour l’acquisition d’une entreprise existante. Le capital-risque est destiné aux entreprises innovantes et à fort potentiel de croissance, mais qui présentent un risque élevé. Le capital-développement est destiné aux entreprises en phase de croissance, qui ont besoin de financements pour se développer. Le capital-transmission est destiné aux entreprises qui souhaitent réaliser une opération de transmission, telle qu’une cession ou une reprise d’entreprise. Les investisseurs en capital-investissement prennent des participations dans l’entreprise, et peuvent ainsi influencer sa stratégie et son développement. Les fonds de capital-investissement sont une source de financement importante pour les entreprises, notamment pour les PME et les start-ups.

Subventions d’investissement

Les subventions d’investissement sont des fonds versés définitivement par des collectivités territoriales ou d’autres entités publiques, telles que l’État ou l’Union européenne, pour financer des projets d’investissement. Contrairement aux emprunts, elles ne nécessitent pas de remboursement, mais peuvent être soumises à des conditions, telles que la réalisation d’objectifs précis ou le respect de certaines normes. Les subventions d’investissement sont enregistrées comme des capitaux propres au passif du bilan, car elles ne sont pas destinées à être remboursées. Elles peuvent être utilisées pour financer des investissements en immobilisations, tels que l’acquisition de matériel ou de locaux, ou pour financer des projets de recherche et développement. Les subventions d’investissement sont une source de financement importante pour les entreprises, en particulier pour les PME et les start-ups, qui peuvent ainsi bénéficier d’un soutien financier pour développer leur activité. Cependant, l’obtention de subventions d’investissement peut être soumise à des critères stricts, et les entreprises doivent souvent fournir des justificatifs pour prouver l’utilisation des fonds.

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Les financements externes

Outre les fonds propres, les entrepreneurs ont la possibilité de recourir à des financements externes pour soutenir leur entreprise. Voici quelques exemples :

Emprunt bancaire

L’emprunt bancaire est une source de financement courante pour les entreprises. Les entrepreneurs peuvent obtenir un prêt bancaire auprès d’une institution financière, telle qu’une banque ou une caisse d’épargne, pour financer leur activité. Le prêt est assorti d’un échéancier de remboursement préalablement défini, qui peut être mensuel, trimestriel ou annuel, en fonction des modalités du contrat. Les intérêts sont versés en contrepartie du prêt, et leur taux peut varier en fonction de la durée du prêt, du montant emprunté et du profil de l’emprunteur. Les banques peuvent également demander des garanties, telles qu’une caution personnelle ou une hypothèque sur un bien immobilier, pour sécuriser le prêt. Les emprunts bancaires peuvent être utilisés pour financer des investissements en immobilisations, tels que l’acquisition de matériel ou de locaux, ou pour financer des besoins de trésorerie à court terme. Les entrepreneurs doivent cependant être vigilants quant à leur capacité de remboursement, car un défaut de paiement peut entraîner des conséquences graves pour l’entreprise, telles qu’une mise en liquidation judiciaire.

Micro-crédit

Le micro-crédit est une forme de prêt destinée aux entrepreneurs qui n’ont pas accès aux prêts bancaires traditionnels. Il est généralement plafonné à un montant maximum de 10 000 €, et vise à soutenir les petites entreprises et les entrepreneurs individuels qui ont des difficultés à obtenir un financement. Le micro-crédit est souvent proposé par des organismes spécialisés, tels que des associations ou des fondations, qui ont pour objectif de favoriser l’entrepreneuriat et l’insertion professionnelle. Les conditions d’octroi du micro-crédit sont souvent moins strictes que celles des prêts bancaires traditionnels, et les organismes prêteurs peuvent proposer un accompagnement personnalisé pour aider les entrepreneurs à développer leur activité. Les taux d’intérêt du micro-crédit sont généralement plus élevés que ceux des prêts bancaires traditionnels, en raison du risque plus élevé pour les prêteurs. Cependant, le micro-crédit peut constituer une solution intéressante pour les entrepreneurs qui ont besoin d’un financement rapide et qui ne peuvent pas obtenir un prêt bancaire traditionnel..

Emprunt aidé

Les emprunts aidés sont des prêts spéciaux proposés par certains organismes, tels que des collectivités territoriales ou des associations, pour favoriser la création et le développement d’entreprises. Ces prêts sont destinés en particulier aux jeunes entreprises, qui ont souvent des difficultés à obtenir un financement bancaire traditionnel. Les emprunts aidés peuvent prendre différentes formes, telles que des prêts à taux zéro, des prêts bonifiés ou des prêts d’honneur. Les conditions d’octroi des emprunts aidés sont souvent moins strictes que celles des prêts bancaires traditionnels, et les organismes prêteurs peuvent proposer un accompagnement personnalisé pour aider les entrepreneurs à développer leur activité. Les emprunts aidés peuvent constituer une solution intéressante pour les jeunes entreprises qui ont besoin d’un financement complémentaire pour se lancer ou se développer. Cependant, les montants des emprunts aidés sont souvent limités, et les taux d’intérêt peuvent être plus élevés que ceux des prêts bancaires traditionnels. Les entrepreneurs doivent donc être vigilants quant aux conditions d’octroi et de remboursement des emprunts aidés, et évaluer leur capacité de remboursement avant de contracter un prêt.

Crédit-bail (LOA – Location avec Option d’Achat)

Le crédit-bail, également appelé location avec option d’achat (LOA), est une forme de financement qui permet de louer des actifs, tels que des équipements ou des véhicules, avec la possibilité d’acheter ces biens à la fin du contrat. Le crédit-bail est souvent proposé par des sociétés spécialisées, appelées sociétés de crédit-bail, qui achètent les biens et les louent ensuite à l’entreprise. Le contrat de crédit-bail précise la durée de la location, ainsi que le montant des loyers et les modalités d’achat du bien à la fin du contrat. Le crédit-bail peut présenter des avantages pour les entreprises, notamment en termes de trésorerie, car elles n’ont pas à débourser une somme importante pour l’achat des biens. De plus, les loyers de crédit-bail peuvent être déduits des bénéfices de l’entreprise, ce qui peut réduire son impôt sur les sociétés. Cependant, le coût total du crédit-bail peut être plus élevé que celui d’un achat direct, en raison des frais de location et des intérêts. Les entreprises doivent donc évaluer attentivement les avantages et les inconvénients du crédit-bail avant de signer un contrat.

Location financière sans option d’achat

La location financière sans option d’achat est une forme de financement qui permet à une entreprise de louer des actifs, tels que des équipements ou des véhicules, sans avoir la possibilité de les acheter à la fin du contrat. Contrairement au crédit-bail, la location financière sans option d’achat ne prévoit pas de possibilité d’achat du bien à la fin du contrat. La durée de la location, ainsi que le montant des loyers, sont définis dans le contrat de location. La location financière sans option d’achat peut présenter des avantages pour les entreprises, notamment en termes de trésorerie, car elles n’ont pas à débourser une somme importante pour l’achat des biens. De plus, les loyers de location financière peuvent être déduits des bénéfices de l’entreprise, ce qui peut réduire son impôt sur les sociétés. Cependant, le coût total de la location financière peut être plus élevé que celui d’un achat direct, en raison des frais de location et des intérêts. Les entreprises doivent donc évaluer attentivement les avantages et les inconvénients de la location financière sans option d’achat avant de signer un contrat.

Les entrepreneurs ont ainsi accès à divers modes de financement, allant des fonds propres aux financements externes. Le choix du mode de financement dépend de la situation financière de l’entreprise, de ses besoins spécifiques et de son stade de développement. Chacune de ces options présente ses avantages et ses inconvénients, et il est crucial de les évaluer avec soin pour prendre la décision la plus adaptée à chaque étape de l’entreprise.

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